Rendement 5 % : est-il une bonne chose pour investir ?

Un rendement annuel de 5 % figure depuis des années parmi les repères utilisés par les investisseurs pour évaluer la performance d’un placement. Pourtant, ce chiffre ne correspond plus toujours à la réalité du marché en 2025, où l’offre de produits financiers s’est considérablement diversifiée et où l’inflation vient bousculer les calculs.

Certains produits affichent désormais ce taux comme un argument commercial, alors que leur niveau de risque ou leur liquidité varie fortement. La comparaison directe des rendements masque souvent les différences fondamentales entre les supports et leurs conditions d’accès.

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Rendement de 5 % : une référence réaliste en 2025 ?

Les investisseurs expérimentés scrutent sans relâche les taux d’intérêt et observent que les repères d’hier vacillent. Pendant des années, un rendement de 5 % incarnait la norme d’un placement performant. Mais en 2025, le paysage financier français impose un regard neuf.

Entre inflation persistante, remontée des taux directeurs et marchés chahutés, le rendement moyen des placements sécurisés s’est tassé. Le livret A plafonne à 3 %, les fonds en euros d’assurance vie stagnent à 2,5 %. Pour viser plus haut, il faut accepter de naviguer sur des eaux moins tranquilles. Les actions promettent un potentiel supérieur, mais la volatilité grimpe en flèche. Atteindre 5 % passe désormais par des solutions moins liquides ou plus risquées : obligations d’entreprise, crowdfunding immobilier, SCPI bien sélectionnées, chaque option a ses contraintes et son exposition propre.

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Voici ce qui distingue les différents supports aujourd’hui :

  • Les placements à capital garanti restent loin du rendement de 5 %.
  • Les supports qui atteignent ou dépassent ce seuil s’accompagnent presque toujours d’un niveau de risque accru et d’un accès parfois restreint.

Chasser un taux alléchant ne suffit plus. Il s’agit d’interroger la réalité du marché, son propre horizon de placement, et d’accepter que le rendement, loin d’être une promesse, ne reste qu’un repère. Avant de choisir, il faut scruter l’évolution des taux, la fiscalité, la liquidité. Chercher 5 %, c’est arbitrer en permanence entre appétit de gain et acceptation de la perte potentielle.

Quels placements offrent ce niveau de rentabilité aujourd’hui ?

Le marché des solutions à 5 % par an n’a plus grand-chose à voir avec celui d’il y a dix ans. Les livrets réglementés et les fonds euros ne jouent plus dans la même cour : ils plafonnent bien en-dessous. Pour tenter d’atteindre ce rendement, il faut aller explorer des actifs moins conventionnels, accepter une part réelle d’incertitude.

Les SCPI, sociétés civiles de placement immobilier, bien sélectionnées parviennent encore à afficher des rendements proches de ce seuil, malgré un secteur immobilier secoué. Tout dépend du patrimoine détenu, du secteur géographique, de la gestion du risque locatif. Les SCPI investies dans la logistique ou la santé tirent leur épingle du jeu, tandis que les bureaux franciliens restent sous pression.

Le crowdfunding immobilier séduit par ses promesses de 7 à 10 % sur des durées courtes. Mais derrière ces chiffres se cache un risque de défaut non négligeable : il impose de passer au crible chaque plateforme, chaque promoteur, chaque projet. Vigilance de mise !

Du côté de la bourse, certaines actions européennes ou américaines, des fonds thématiques ou le private equity (accessibles via assurance vie ou PEA) peuvent viser le cap des 5 %, à condition d’accepter la volatilité et de s’inscrire dans le temps long. Les contrats d’assurance vie multisupports offrent un accès diversifié à ces classes d’actifs, tout en optimisant la fiscalité.

Concrètement, les options du moment se résument ainsi :

  • SCPI diversifiées : objectif d’environ 5 %, mais risque locatif et liquidité réduite.
  • Crowdfunding immobilier : rendement attractif, risque de perte en capital, durée courte.
  • Fonds actions et private equity : potentiel de rendement, volatilité marquée, horizon long terme.

Risques, fiscalité, horizon : les critères à ne pas négliger avant d’investir

Avant de viser les 5 %, il faut regarder la réalité en face : la perte en capital n’est jamais loin sur ces placements, contrairement à la sécurité d’un livret réglementé. Volatilité, risque locatif, défaut de paiement d’un promoteur, chaque option affiche son lot d’aléas. Plus l’objectif de rendement grimpe, plus la part d’incertitude grandit.

L’horizon de placement constitue un filtre décisif. Sur une courte durée, la moindre tempête boursière peut forcer à vendre au mauvais moment, surtout sur les actions ou le private equity. Miser sur la régularité, investir progressivement, adapter ses supports à ses échéances : autant de réflexes pour limiter les secousses. Les projets immobiliers, qu’il s’agisse de SCPI ou de crowdfunding, imposent souvent de bloquer l’épargne pour plusieurs années, parfois avec une liquidité réduite à portion congrue.

À cela s’ajoute la fiscalité, qui peut rogner une belle part du rendement brut. Les intérêts d’une assurance vie profitent d’un régime allégé après huit ans, alors que les revenus fonciers ou les plus-values mobilières restent taxés et soumis aux prélèvements sociaux. Certains cadres comme le PEA ou l’assurance vie luxembourgeoise permettent de construire une stratégie patrimoniale plus fine, à condition d’en maîtriser les subtilités.

La diversification reste la meilleure alliée : ne jamais miser tout son patrimoine sur un seul support ou une seule classe d’actifs. Mélanger les solutions, doser l’exposition au risque en fonction de son profil et de ses projets, faire évoluer l’allocation au fil du temps et des étapes de vie, c’est là que le placement prend tout son sens.

investissement financier

Faire le bon choix selon votre profil d’investisseur

Viser un rendement de 5 % ne relève pas d’un coup de poker. Chaque investisseur possède un rapport au risque bien différent. Certains, prudents, préfèreront sacrifier quelques points de rendement pour maintenir la sécurité de leur capital. D’autres, plus aguerris, acceptent la volatilité et l’incertitude, misant sur les marchés actions ou l’immobilier non coté pour booster la performance de leur portefeuille.

Le profil d’épargnant ne se limite pas à un trait de caractère : il se construit avec l’âge, le patrimoine, les projets de vie. Les banques et sociétés de gestion en France segmentent leurs offres selon plusieurs critères précis :

  • le degré d’acceptation du risque ;
  • l’horizon de placement visé ;
  • la capacité à encaisser une perte temporaire sans mettre en péril son équilibre financier.

Celui qui cherche la stabilité privilégiera l’assurance vie en euros ou les fonds à capital protégé, quitte à s’éloigner du rendement de 5 %. Sur le marché immobilier, SCPI et crowdfunding peuvent viser ce seuil, mais intègrent un risque spécifique, locatif ou économique. Les plus dynamiques s’orienteront vers la bourse ou le private equity : la performance potentielle y va de pair avec une exposition accrue aux cycles et aux turbulences des marchés.

L’appui d’un gestionnaire expérimenté peut s’avérer précieux : il aide à équilibrer l’exposition actions, arbitrer entre obligations et immobilier, choisir entre Europe et France. Le rendement ne prend tout son sens qu’inscrit dans une stratégie cohérente, alignée sur son horizon de vie et la composition de son patrimoine.

La course au rendement ne se gagne jamais sur un sprint. Les lignes bougent, les marchés mutent, les repères vacillent. Ce qui compte, c’est la lucidité, l’audace mesurée et la capacité d’ajuster sa trajectoire sans perdre de vue ses propres objectifs.